Goudron, charbonniers, les conférences des 20 et 27 novembre à Nay.
Fer et Savoir-Faire poursuit le cycle des conférences centrées sur le charbon de bois. Dans le cadre du programme d’animations et d’initiatives culturelles de la région Nouvelle-Aquitaine, nous aurons le plaisir d’écouter
– Jeudi 20 novembre à 18 h à la Maison Carrée de Nay, Arnaud DURLACH,
doctorant en archéologie au laboratoire IRAA de l’université de Pau.
– Jeudi 27 novembre à 18 h à l’espace culturel de Nay, Ariane BRUNETON,
ethnologue, chercheuse associée au laboratoire ITEM de l’Université de Pau.
Arnaud Durlach : « Du goudron dans ma région ? Archéologie d’un drôle de produit »

Goudron (Orthez) © Arnaud Durlach 2023.
Arnaud Durlach présentera ce produit de « première nécessité » jusqu’au XXe siècle, le goudron issu des activités charbonnières. Il racontera l‘étonnante histoire de ce matériau méconnu. Il décrira les différents types de goudrons, leurs usages aux différentes époques, les moyens de les produire. Et nous fera part des résultats des investigations archéologiques et expérimentales qu’il mène aujourd’hui pour retrouver des techniques de fabrication vieilles de 2000 ans.
Ariane Bruneton : « Les charbonniers, toujours de pauvres hères ? »

Duhamel Du Monceau. Art du charbonnier.
À l’origine de cette question, la rencontre avec un greffier de la justice de paix écrivant à ses fils à Montevideo au milieu du XIXe siècle. Jusque-là rien d’étonnant sauf qu’il est le descendant d’une lignée de charbonniers œuvrant dans le Bager d’Oloron… Avons-nous affaire là à une ascension sociale exceptionnelle ou bien, n’est-ce pas nous qui méconnaissons quelque peu cette profession ? Une plongée dans les archives d’Oloron, et des interviews de charbonniers permettent une approche nuancée de l’image souvent véhiculée de ceux-ci comme des déshérités et des marginaux.
À propos de l’image mise en avant, l’art du charbonnier
Carte postale non datée.
Légende manuscrite : Les Pyrénées. La meule de bois qui deviendra du charbon de bois.
On est dans une zone de forêt de faible pente. Les arbres entourant la meule sont en partie des chênes.
La construction de la meule est terminée. Elle est constituée de rondins de petit diamètre édifiés en deux lits. Ce bois provient de la coupe de taillis, à proximité de l’emplacement choisi.
Les bûches mesurent entre 2 pieds et 2 pieds et demi selon l’usage, soit 60 à 75 cm. La meule mesure donc environ 6 pieds de diamètre à la base, 2 pieds au sommet et 4 pieds de haut. On peut donc évaluer son volume : environ une demi corde soit à peu près 1,5 stère. Ce type de meule de petite dimension est caractéristique des meules de forêt de montagne, en particulier celles de la vallée de l’Ouzom.
La meule une fois dressée est recouverte de feuilles et de mousse puis d’une couche de terre mêlée de fraisil hormis, sur un demi pied, la partie inférieure bordée d’un tressage de baguettes.
La mise à feu et la conduite de la meule… c’est alors que s’exerce tout l’art du charbonnier.
VOIR : Art du charbonnier, ou Manière de faire le charbon de bois, par M. Duhamel Du Monceau.
13 novembre 2025. Émile Pujolle et FSF



