La mine de Baburet pendant la guerre et sous l’occupation allemande

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Allemands, Espagnols, Français, Polonais, mineurs à Baburet (1944)

Cette histoire de la mine de Baburet pendant la seconde guerre mondiale s’appuie essentiellement sur des documents d’archives privées ou publiques. La liste du personnel de la mine en avril 1944 contient des informations précises sur l’âge, le métier et la situation familiale des 102 mineurs et employés à cette date. Domiciliés à Ferrières, Arbéost, Arthez-d’Asson, aux Eschartès, ils sont Français, Espagnols, Allemands…

Pour les années 1939, 1940 et 1941, le premier « cahier d’avancements » de la mine est une source d’information essentielle. Ensuite, les sources écrites sont plus rares. Mais la mémoire de cette période est encore vivante. Et mériterait d’être recueilli

Les citations et les informations qui suivent sont empruntées au premier cahier d’avancements [1], jusqu’en décembre 1941.

De la déclaration de guerre à l’armistice (septembre 1939-juin 1940)

Dès la mobilisation générale (1er septembre 1939), les problèmes de main d’œuvre devinrent préoccupants. Fin août 1939, le Directeur écrivait dans le cahier d’avancements : « les congés payés et les mobilisations successives du personnel, ceci ajouté au manque d’alimentation de la trésorerie rend l’exploitation de plus en plus difficile ». La moitié de l’effectif (56 ouvriers) fut mobilisée en septembre et remplacée partiellement par « un personnel peu au courant du travail ». Le 27 novembre 1939, tous les postes de travail « ont été rétablis par suite de l’arrivée de 32 ouvriers espagnols provenant du camp de Gurs ». En décembre l’effectif de 167 personnes comprenait une cinquantaine d’Espagnols et 27 Algériens logés dans des baraquements.


– Voir Français, Algériens, Espagnols, mineurs à Baburet (1939)


La première moitié de l’année 1940 fut, elle aussi difficile malgré un temps de travail journalier porté à 9 h à partir de février et un effectif important, jusqu’à 207 ouvriers en juin.

De l’armistice à l’occupation de la zone sud (juin 1940-novembre 1942)

Le 14 juin 1940, les troupes allemandes entraient à Paris ; le 18 juin, le maréchal Pétain demandait les conditions d’armistice ; l’armistice fut signé le 22 juin.

Le 19 juin 1940, écrivait le directeur : « l’exploitation a été arrêtée par suite des évènements et de la rupture des relations avec le Siège qui a négligé d’envoyer à la Mine les fonds nécessaires à son exploitation ». Le personnel – 207 personnes au 1er juin – fut renvoyé ou mis au chômage.

Le 19 juillet, « le travail a recommencé grâce à l’avance par l’Etat d’une somme de 130 000 F à la trésorerie de la Mine ». Le 15 août 1940, « l’exploitation est reprise par une société fermière, la Société Française d’Exploitation [2] , sans changement du personnel en activité  ». L’activité redémarra en septembre 1940, mais avec un personnel réduit à 61 personnes, pour lequel « l’entretien prime sur l’extraction proprement dite ». À plusieurs reprises, le Directeur notait que « le manque de personnel et les incidents sont cause d’une exploitation anormale ».

En effet, les incidents graves se multipliaient : en décembre 1940, « venue d’eau au 675 [qui] a nécessité des travaux de détournement et des renforcements des galeries aux 675, 665, 656, 640 et 620. Le puits central dénommé grand puits, construit en 1931, s’est éboulé ; par prudence des quartiers aux 640, 655, 665 et 675 ont été condamnés ». Le 11 décembre, « un accident mortel s’est produit au 640 par suite du renversement d’un cadre [3] d’entrée, le mineur Espagnolle est resté pris sous l’éboulement ».

En janvier 1941, l’effectif fut porté à 106 personnes et l’extraction atteignit 2500 tonnes dès février, 2900 en mars. Mais au mois d’avril le Directeur se montrait pessimiste : « Les chantiers ont été mauvais pendant le mois. La main-d’œuvre espagnole arrivée le 6 avril s’est montrée de mauvaise qualité. Deux gros éboulements se sont produits au 556 […]. De forts tassements généraux se font toujours sentir […] aussi bien dans le stérile qu’au minerai ».

La mine fut « réquisitionnée, le 7 avril 1941, par le Comité d’Organisation de l’Industrie des Minerais de Fer ». Ce comité fixait une « cadence de 3000 tonnes par mois ». Mais, « la main-d’œuvre espagnole nouvellement acquise est de très mauvaise qualité. Les rendements s’en ressentent. Les conditions générales ont un mauvais effet sur l’exploitation de la mine ».

Début juin : « le départ, de nombreux ouvriers parmi lesquels les meilleurs spécialistes a compromis dangereusement l’exploitation, à tous les points de vue ». En juillet : «  le 7 juillet, 20 ouvriers polonais [4] et le 23, 9 autres sont venus augmenter le personnel. Il est trop tôt pour juger la valeur du personnel nouveau. Le va et vient continuel du personnel embauché compromet l’exploitation. Les autres difficultés inhérentes à notre époque sont surmontées aussi bien que possible, seule la question main-d’œuvre n’est pas résolue, soit comme quantité ou qualité. De ce fait, le prix de revient augmente constamment ».

En août : « Le va et vient du personnel continue toujours. Dans ces conditions il est impossible d’atteindre un rendement normal. Le personnel, d’autre part, a effectivement un rendement journalier inférieur à la normale. Le manque de charbon nous a obligé de suspendre les expéditions pendant 10 jours ». On en vint même à utiliser du charbon de bois pour faire fonctionner les locomotives.

Plus grave, les boisages n’arrivaient plus : en novembre 1941, « plus un poteau de mine sur le parc ». En décembre 1941 : « départ collectif des derniers ouvriers polonais. La situation en bois est très critique. Pour pouvoir tenir, il a fallu acheter des bois en pied près de la ligne de chemin de fer, les abattre et faire scier à la scierie Camborde. […]. Nous ne vivons que d’expédients ».

La dernière ligne du cahier d’avancements, en décembre 1941, est sans appel : « [même] avec un personnel correspondant à une exploitation de 3000 tonnes, nous n’aurions pu nous en tirer ».

L’occupation allemande (novembre 1942-juin 1944)

Les cahiers d’avancements de janvier 1942 à décembre 1952 ont disparu. Il est certain que la situation ne s’était guère améliorée en 1942 où la production n’atteignit que 19 663 tonnes : outre les difficultés techniques, le manque d’approvisionnement, les personnels manifestaient un certain manque d’empressement dans le travail et beaucoup de mineurs recrutés localement multipliaient les absences [5].

Le 11 novembre 1942, la zone sud de la France fut occupée par les troupes allemandes. Peu après, un administrateur et des mineurs allemands étaient envoyés à Baburet. En 1943, on put extraire seulement 15 896 tonnes de minerai, et de janvier à mai 1944, 9 414 tonnes. Le minerai était expédié vers les Forges de l’Adour, au Boucau, mais également à Tarascon sur Ariège et Chasse sur Rhône.

Liste nominative des employés de la mine de Baburet en avril 1944


Consulter : Liste nominative des employés de la mine de Baburet en avril 1944

(Voir Source et commentaires.)


En avril 1944, 102 personnes étaient employées : 60 Français (dont 8 d’origine algérienne), 30 Espagnols et 12 Allemands.

Cette liste est particulièrement intéressante car elle indique les dates de naissance, la situation familiale et le métier exercé, dans la Société, par chacun.

Attaques des guerrilleros et représailles

L’année 1944 fut ensuite marquée par deux opérations des maquis de la région visant la mine ou la voie ferrée. Elles entraînèrent l’arrêt de l’exploitation.

Le 25 mai 1944, les « Forces de la Résistance » détruisirent en partie le pont métallique d’Asson qui enjambait l’Ouzoum [6]. Privée de moyens de transport, la mine mit au chômage la plupart des ouvriers, n’en conservant qu’une trentaine, dont les 12 mineurs allemands.

Voici le récit de la journée du 8 juin 1944 et de celles qui suivirent l’attaque des cantines des ouvriers par le « maquis [7] ». Ce premier récit est tiré de l’ouvrage de l’abbé Condou [8].

    Aux jours sombres de 1944, nos montagnes recélaient un « maquis ». Pendant la nuit qui suivit le débarquement anglo-américain (8 juin 1944), le maquis se présente à la « Cantine » pour arrêter quelques ouvriers allemands qui travaillaient aux mines. L’un d’eux, qui essayait de résister, est tué dans la bagarre [9].

Le 15 juin, au matin, des camions allemands arrivent à Ferrières. Le chef demande des explications sur les évènements récents. Le chef des mines répond que la victime a été décemment ensevelie, ce qui le rassure et évite des représailles contre la population. La troupe cependant tire en toute direction et pénètre dans les maisons. Grand effroi des habitants qui se cachent : telle famille descend dans la trappe aux pommes de terre, telle autre se réfugie dans la grange à foin… Les soldats, trouvant les demeures vides, s’emparent de tout ce qui leur tombe sous la main : argent, jambon, confit. Certains pénètrent à l’église, forcent la porte de la sacristie et tirent sur la voûte qui porte encore des traces de balles. Quelques jours après, M. Gentillet, maire de Ferrières, en fauchant son pré, fait exploser une grenade lancée par les Allemands. La faux est mise en miettes et le maire sérieusement blessé au bras.

Huit jours après, les Allemands reviennent au nombre de deux cents et se dirigent vers « Clot Méné ». Ils mettent le feu aux cantines des ouvriers qui faisaient du charbon et redescendent.

Dans une troisième expédition, ils vont jusqu’aux Bourdas [10], montent vers une grange appartenant à Pierre Chourré, à Piarrine. Dans cette grange se trouvaient, à l’insu du propriétaire, des armes de guerre. Ils y mettent le feu et reprennent le chemin de la plaine.

Des informations complémentaires sont apportées par André Narritsens [12].

Dans la nuit du 8 au 9 juin 1944, peu avant minuit, un groupe de guérilleros venant de Pédéhourat arrive en camion dans le village. Après avoir coupé le téléphone, les guérilleros se rendent jusqu’à ce que l’on appelle les « cantines » (autrement dit les bâtiments édifiés en face de Ferrières sur le territoire de Louvie-Soubiron) où vit le personnel) pour arrêter les mineurs allemands. L’un d’eux, Robert Otten, considéré par la population de Ferrières comme un SS encadrant les mineurs, tire à la mitraillette sur les guérilleros et est abattu. Les mineurs allemands présents sur les lieux, au nombre de sept, semble-t-il, sont faits prisonniers.

Les six gendarmes et les deux gardiens civils armés assurant la garde du dépôt d’explosifs entendent les coups de feu mais ne bougent pas. Deux d’entre eux se rendent le lendemain à Nay pour « alerter les autorités intéressées ». Rapidement prévenue, la préfecture délègue une mission d’enquête dont les résultats sont communiqués au chef de cabinet du Préfet qui informe à son tour les Allemands.

La riposte allemande ne se fait pas attendre : le 15 juin des soldats amenés par camions arrivent à Ferrières et se répandent dans les rues en tirant dans toutes les directions. Les habitants, terrorisés, fuient leurs mai­sons et se cachent comme ils peuvent. Des habitations sont pillées. Dans l’église, la porte de la sacristie est forcée et des tirs sont effectués sur la voûte.

Le 22 juin, en grand nombre, les Allemands sont de retour. Ils se dirigent vers « Clôt Mené », mettent le feu aux « cantines » des ouvriers puis redescendent. Quelques jours plus tard, sans doute le 27 juin, les revoilà. D’évidence bien renseignés, ils prennent la route des Bourdas, un hameau de Ferrières, et se dirigent vers une grange appartenant à Pierre Chourré, où ils découvrent des armes de guerre déposées là à l’insu du pro­priétaire. Ils reprennent le chemin de la plaine après avoir incendié le bâtiment.

Cette troisième intervention des troupes d’occupation clôt la riposte allemande aux événement du 8-9 juin.

Le 10 juin, le directeur du chantier fait procéder à la destruction du dépôt d’explosifs. Le corps de Robert Otten est inhumé au cimetière des Eschartès..
Les sept mineurs allemands fait prisonniers sont éxecutés le 19 juin en représailles aux violences exercées par les Allemands dans leur offensive contre les maquis de la région. (Narritsens p. 224).

Michel Dupont [13] apporte à son tour de nouvelles précisions.

Les événements tragiques de 1944

Le 8 juin 1944 des guérilleros (maquisards espagnols) attaquèrent la mine, saccageant les bureaux. Les allemands opposèrent une brève résistance au cours de laquelle l’un d’entre eux retranché dans la cantine, Robert Otten, âgé de 35 ans fut abattu. Les autres furent faits prisonniers et emmenés par les guérilleros vers un destin qui semble-t-il leur fut fatal. Jean-Baptiste Rabat s’opposa aux espagnols qui voulaient brûler le corps de l’Allemand tué et fit enterrer ce dernier au petit cimetière des Eschartès, évitant ainsi, pensait-il, des représailles conséquentes de la part des troupes de la Wehrmacht stationnées dans la région.

Le 15 juin une colonne de soldats investissait le village de Ferrières  «tirant dans toutes les directions» et mettant à sac toutes les maisons. Une grande partie des habitants avait fui ou s’était cachée. Huit jours plus tard une seconde expédition punitive conduite par un villageois brûla les baraquements de Clôt Mené.

Une première «attaque» du maquis de Pé-de-Hourat au lieu-dit les bains de Durieu, simple tâtonnement de la part des allemands, entraîna semble-t-il le massacre par les espagnols des prisonniers. S’attendant à quelque chose de plus sérieux, les guérilleros accrochèrent les uniformes des suppliciés dans les arbres comme oripeaux. Il s’avéra donc que c’étaient bien des militaires.

Le 23 juin, toutes les habitations du lieu-dit les bains de Durieu, une ancienne station thermale, où les maquisards de Pé-de-Hourat avaient installé leur P.C. furent incendiées par les Allemands à l’exception de la chapelle, le capitaine qui commandait l’opération étant catholique. Des Espagnols qui s’enfuyaient vers le plateau de Castet et le col de Marie-Blanque furent exécutés.

 

Un nouvel arrêt de l’exploitation (juin 1944-octobre 1946)

De la fin juin à décembre 1944, une dizaine d’ouvriers maintenus sur les chantiers poursuivirent « quelques travaux d’entretien en vue d’une reprise éventuelle ». Après la Libération, la « Société des Mines de Baburet » ne reprit pas l’extraction. « Bien plus, l’exploitant prit toutes mesures tendant à la liquidation rapide de l’exploitation, notamment en décidant le licenciement du noyau de personnel restant attaché à la mine, mesure que j’ai refusée [11] ». La Société était en effet dans une situation financière désastreuse, ayant « profité de la guerre » pour ne pas régler ses créanciers depuis 1938, tout en maintenant, poursuit M. Vincotte, ingénieur en chef des Mines pour l’arrondissement minéralogique de Bordeaux, « un siège social [dont] les frais généraux nous sont apparus comme très supérieurs à la normale ». En 1945, la Société fut poursuivie par ses créanciers, comme étant débitrice de 2 300 000 F .

Source et commentaires

Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, 63 J 2, Liste nominative du personnel, avril 1944.
La liste a été reproduite en fac simile (saisie Émile Pujolle). Le document déposé aux archives est une copie « carbone » de mauvaise qualité. Quelques noms sont peu lisibles, notamment ceux de mineurs espagnols.

L’image mise en avant

Carte postale (vers 1960). Photographie prise au niveau du quartier Claverie de Ferrières. Les cantines sont rive gauche (dans le coin gauche inférieur de la photographie), à environ 200 m du silo de chargement, en bordure de la voie feré bien visible.

Notes

[1] Archives de l’association Fer et Savoir-Faire. Cahiers d’avancements. Deux cahiers : juillet 1923-décembre 1941 et décembre 1952-janvier 1962.

Les deux cahiers d’avancements conservés sont des registres contenant les observations mensuelles des directeurs de la mine. Ils décrivent l’état d’avancement des divers travaux miniers, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la mine, et sont enrichis de nombreuses observations.

[2]  Le siège social de la « Société des Mines de Fer de Baburet » était à Paris, en zone occupée par les Allemands. La « Société Française d’Exploitation » avait son siège à Vichy.

[3] Cadre d’entrée : structure de boisage formée de deux poteaux de mine verticaux et d’une traverse supérieure horizontale. Si le sol est friable, on le complète par une semelle inférieure horizontale.

[4] Il est difficile de préciser d’où venaient ces Polonais. Étaient-ce des prisonniers, des internés ? Une remarque du Directeur peut le laisser penser : « renvoi au camp de trois travailleurs étrangers » (novembre 1941). S’agit-il du camp de Gurs ?

Le camp de Gurs, près d’Oloron, avait été ouvert en avril 1939 pour interner les combattants de l’armée républicaine espagnole et les volontaires des Brigades Internationales repliés en France après leur défaite face aux troupes factieuses du général Franco.

[5] Entretien avec M. Léon Beuillé, ancien mineur de Ferrières. 19 février 1993

[6] A.D. Pyr.-Atl. Rapport annuel de l’ingénieur des Mines auprès du Conseil général, 1945. Il s’agissait, d’après lui, de l’action d’un maquis « français » que l’ingénieur des Mines nommait « Forces de la Résistance » dans son rapport de 1945.

C’est, en fait, une action organisée par la section de Nay et Lys de l’organisation des Francs tireurs et partisans (FTP). (cf Claude Larrodé : Que s’est il passé le 12 juin 1944 à Nay ?)

[7] Ce « maquis », selon l’expression de H. CONDOU, était vraisemblablement celui des républicains espagnols combattants du maquis dit de « Pédehourat », un hameau de Louvie-Juzon. Ce maquis existait depuis novembre 1942.

[8] H. CONDOU. Le village de Ferrières. Étude historique. Tarbes, 1945, p. 106.

[9] D’une rafale de mitraillette selon des sources orales.

[10] Hameau de Ferrières

[11] Arch. privées. Mines de fer de Baburet, déchéance du concessionnaire, 10 octobre 1946. Rapport de M. Vincotte, ingénieur en chef des Mines, arrondissement minéralogique de Bordeaux.

[12] André NARRITSENS. Résistances, Nay en Béarn (1939-1944). Orthez, ICN imprimerie édition, 324 p. pp. 199-200.

[13] Michel DUPONT. Voie métrique en Béarn : le chemin de fer de Baburet. Numéro spécial hors série, Rail et Industrie, mai 2022, 100 p. p. 90.

14 décembre 2012 par Émile Pujolle, mise à jour août 2022.